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l'éternité plus un jour
24 novembre 2005

Fins de règnes difficiles

Comme un effet sclérosant du principe démocratique, quand l'exercice du pouvoir ne s'inscrit plus dans un dynamique de projet, les fins de mandats sont délicates pour ceux qui arrivent au terme de leur carrière. Trois exemples actuels, chacun dans leur genre, corroborent cette analyse.

Aux Etats-Unis, Georges Bush est au plus mal avec son opinion publique. Depuis la désastreuse gestion du passage du cyclone Katrina, il n'a plus la cote et les américains commencent enfin à s'interroger sur l'intérêt de la guerre en Irak. Quoi que fasse le Président des Etats-Unis, le mécontentement s'exprime et enfle. Normal, en vertu des règles constitutionnelles dans ce pays, le Président qui en est à son second mandat, ne pourra plus se représenter. Cette perspective inéluctable amoindrit la portée séduisante de tout message politique. Elle doit même réduire les ardeurs de celui qui se sait "condamner".

En Grande Bretagne, après une troisième victoire historique, Tony Blair s'est engagé à laisser sa place avant terme à son successeur désigné, Gordon Brown, Chancellier de l'Echiquier. Seule différence avec G. Bush, la date de passation de pouvoir n'a pas été annoncée et le Premier Ministre britannique  joue encore de cette inconnue pour préserver ses soutiens et retarder les défections de ses amis. Peine perdue, sa majorité au Parlement remet en cause, un à un, ses choix politiques qu'il s'agisse, par exemple, des délais de garde à vue dans les affaires de terrorisme ou de son projet pour l'école. Voilà qu'en plus des affaires louches surgissent, la dernière en date concernant une conversation secrête que T. Blair aurait eu avec G. Bush à propos d'objectifs militaires controversés dans le cadre de la guerre d'Irak. Un grand journal britannique titrait ainsi, il y a quelques jours, un de ses articles: "Après huit années de règne, Tony Blair entend un nouveau mot: défaite". A quelques mois d'une retraite qu'il a décidée, le charismatique Premier Ministre anglais, modèle de toute une génération d'hommes politiques européens et inspirateur d'une doctrine politique qui porte son nom, se trouve sur la défensive et se bat pour ne pas ternir son image.

Troisième scénario, celui de la France. Là, il n'y pas la contrainte du délai imparti comme aux Etats-Unis. Par ailleurs, le Président de la République s'est bien gardé de faire comme Tony Blair et d'annoncer à ses compatriotes que sa sagesse intérieure lui recommandait de laisser la place. Au fil des échecs, J. Chirac se maintient. 10 ans après son entrée à l'Elysée, il n'a qu'un maigre bilan à faire valoir et les récentes nuits d'émeutes qu'a connues notre pays lui renvoient, comme un boomerang, l'analyse pertinente de la fracture sociale de 1995, toujours ouverte en 2005. Peu importe, malgré une côte de popularité au plus bas qui conduit à s'interroger sur son avenir politique, rien n'est sûr pas même le pire. Contrairement à celle de G. Bush ou T. Blair, la réélection de J.Chirac est toujours possible.

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