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l'éternité plus un jour
5 décembre 2005

L'Ecole: Grande cause nationale

Richard Descoings enfonce un coin. Avec un projet de lycée expérimental en Sein-Saint-Denis, le Directeur de Sciences-Po Paris, semble avoir rallié à sa cause toute la classe politique. Au fonds, je ne sais pas très bien ce qu'il met derrière le mot "expérimental". Par ailleurs, on nous dit que le Ministre de l'Education nationale a récemment mis à l'honneur le travail réalisé par quatre établissements "expérimentaux". Pour autant, si le Projet de M. Descoings permet de lutter contre la marcescence de l'institution scolaire, il faut le soutenir, à conditions de revaloriser le métier de "prof".

Il faut tout d'abord extraire les enseignants du ghetto dans lequel des générations de syndicalistes politisés à outrance les ont enfermé en imposant à l'Education nationale, par la pression et le chantage, le respect de principes délétéres et l'acceptation de revendications corporatistes sclérosantes. A force de vouloir refaire le monde, ils ont construit le leur pour y installer, y fixer et y enfermer  toute une profession jusqu'à lui faire perdre toute considération aux yeux de l'opinion publique. Or, dans le monde tel qu'il mute, le potentiel de développement des pays "encore développés", réside dans la transmission de la connaissance et la diffusion du savoir. Pour relever ce défis, les enseignants sont en première ligne. C'est pourquoi au delà du contentieux stérile autour des moyens dont on peut convenir qu'il sont toujours insuffisants, les enseignants doivent retrouver toute leur place dans la société. En outre, ils faut accompagner leur capacité, collective mais aussi individuelle, à prendre des initiatives et à faire évoluer leur métier. Par une plus grande souplesse dans la gestion du temps de travail et une meilleure valorisation de pratiques pédagogiques originales, on peut y arriver. De ce point de vue, et contrairement à ce que l'actualité en a retenu de manière caricaturale, la loi d'orientation sur l'avenir de l'école, votée au premier trimestre, comporte des dispositions très intéressantes.

En second lieu, la valorisation sociale de la fonction pédagogique doit s'accompagner d'un retour de l'Autorité telle qu'elle s'entend dans une définition du Petit Robert: "supériorité de mérite ou de séduction qui impose l'obéissance, le respect et la confiance". Il n'y a pas d'apprentissage sans discpline, il n'y pas d'élévation (dans le sens de grandir pour passer de l'état d'enfant à celui d'adulte) sans effort ni renoncement, il n'y pas d'intégration sociale sans respect de l'autre et compréhension des règles de vie commune.

Il faut accompagner les enseignants dans cette quête de l'Autorité retrouvée. Au même titre que la sécurité routière ou la lutte contre le cancer, on a la matière afin de promouvoir une grande cause nationale: Soutenue par tout un pays, l'Ecole doit retrouver sa place au coeur de la République.

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