Aux urnes militants!

Les grosses légumes de l'UMP devaient entériner le vote des militants pour sélectionner le candidat que le parti soutiendra lors de l'élection de 2007. Dans la série "la lutte fraticide continue", les chiraco-villepinistes font de la résistance. Nimbés d'une nostalgie poussive en faveur de la geste gaullienne, ils feignent de croire encore à la force de la rencontre entre un homme et un peuple, secret d'une alchimie  qui serait à mettre, une fois de plus, au crédit d'une spécificité française qu'on nous envie de moins en moins.

La droite doit conjurer le maléfice de la désunion. Telle fut la cause qui conduisit à la création de l'UMP dont la vocation, rassembleuse, populaire et militante ne doit choquer personne. Le fait que les prétendants issus du Parti majoritaire, agrégat de plusieurs sensibilités, puisse se départager dans le cadre d'un règle fixée à l'avance est plutôt sain. Que les militants s'en charge peut contribuer à la renaissance d'un sens civique.

En outre, les partis politiques concourent à l'expression du suffrage. Quoi qu'on en pense, ils ont un rôle de corps intermédiaire qui mérite d'être valorisé ne serait ce que pour justifier le financement public non négligeable dont ils bénéficient. Pour revenir à l'idée de la rencontre évoquée plus haut, il y une sorte de dédain à minorer le droit d'expression militant. Quant à des primaires ouvertes à tous les français, idée lâchement suggérée par le Président du groupe UMP de l'Assemblée nationale pour faire diversion, il y a fort à parier qu'aucun accord sur les règles d'une telle consultation n'interviendra avant l'élection présidentielle proprement dite.

Quoi qu'il en soit, alors que les socialistes, précurseurs en matière de primaires, ont décidé, au congrès du Mans, de reporter à plus tard leurs joutes internes pour choisir leur candidat, l'UMP, avec cette nouvelle règle statutaire, lance les hostilités. La campagne présidentielle démarrre à droite. Que le meilleur gagne, dans l'intérêt de la France.