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l'éternité plus un jour
23 janvier 2006

A l'UMP, 2008, c'est déjà demain

Ce soir, l'UMP de Paris donnait son grand spectacle. Le titre: Les primaires ou qui choisir pour battre Bertrand Delanoë. A l'affiche et par ordre alphabétique; Claude Goasguen, Pierre Lellouche, Françoise de Panafieu et Jean Tiberi.

Disons d'abord que si primaire il y a, c'est faute d'avoir un candidat qui sorte naturellement du lot. Il n'empêche, l'exercice est inédit à droite et il mérite plutôt de la curiosité, notamment dans la perspective des élections présidentielles qui auront aussi leurs primaires à l'UMP. La pièce de ce soir était divisée en trois actes. D'abord trois minutes d'introduction par candidats. Ensuite deux fois dix minutes sur des sujets plutôt convenus (la circulation, la pollution, les ryhtmes scolaires...). Enfin deux minutes de conclusions pour donner une touche finale un peu personnalisée. On se serait cru à un concours de patinage artisitique; entre deux programmes libres, un programme imposé.

Petite revue de détail, toute personnelle et désintéressée, des prestations, dans l'ordre de passage retenu pour conclure.

Jean Tibéri, tranquille comme baptiste, fait figure de sage. Très zen, sans pour autant manquer de détermination, de passion ni de compétence, il sait, parfois mettre de la mesure quand l'expérience lui a appris à ne pas trop promettre. En écoutant les autres concurrents, il doit se rengorger devant les compliments. A l'exception de Françoise de Panafieu, les autres n'hésitent pas citer le bilan de Jean Tibéri. Ils à vont jusqu'à rappeler aussi celui de l'ancien Président de la République. Pour Pierre Lellouche, avec ces primaires, on rejoue le match d'Ornano-Chirac de 1977. Après avoir été honni, raillé et humilié, lui et sa famille, le maire du Vème arrondissement obtient la reconnaissance qu'il est venu chercher. Il en a l'air très heureux et on sent que ça pourrait presque lui suffire. Ca le rend même plutôt sympathique. Pour moi, c'est la révélation de ces primaires.

Françoise de Panafieu, on ne la sent pas faire la différence. Et ce n'est pas son quarteron d'aboyeur qui en s'agitant à chaque fois qu'elle prend la parole pourra donner le change. Bonne élève, appliquée, elle a réponse à tout...comme les autres.

Claude Goasguen a l'éloquence facile. A l'aise sur tous les sujets, il se singularise par une force de conviction qu'il met courageusement en valeur. Piqué au vif par le vrai/faux sondage de Françoise de Panafieu qui le plaçait bon dernier, il s'en est pris à elle, sans la nommer, lors des deux programmes libres. Lors de sa dernière intervention, il a employé une formule malheureuse; "cette élection n'est pas un concours de beauté...". Quelques supportrices de Panafieu l'ont très mal pris et Goasguen s'est fait hué. C'est sans doute ce que l'on retiendra de sa prestation. Et puis, on a du mal à imaginer qu'un élu du XVIème arrondissement, nonobstant ses qualités de manager, puisse devenir un jour Maire de Paris.

A mon avis, Pierre Lellouche aura été le gagnant de la soirée. En bon communiquant, il a su dépasser les règles du jeu et bousculer habilement l'ordonnancement convenu de ce type de réunion publique. Il s'est adressé à la salle en dénonçant les questions toutes prêtes et en sollicitant l'interpellation des militants qui doivent faire "éclater" ces primaires et ne pas s'en laisser déposséder. En bon politique, il a aussi jouer un coup d'avance en se plaçant face à Bertrand Delanoë. Cette élection, a-t-il dit, ce n'est pas l'élection du Maire des 8 arrondissements de droite. Il faut partir à la reconquête de Paris et de ses quartiers populaires de l'est, illustrant ce mot d'ordre par cette formule "il faut changer de trottoir". Pendant qu'il traversait la rue, les autres en étaient encore à se regarder en chien de faïence.

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