Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'éternité plus un jour
25 janvier 2006

La TVA à 5,5 ou comment se faire du mal

J'analyserai la gestion de ce dossier du seul point de vue politique.

Tout d'abord l'effet promesse. André Daguin, Président de l'organisation représentative des hôtelliers-restaurateurs est un bon client pour les médias. Ceux-ci n'ont pas hésité à lui servir la soupe au cours des dernies jours comme Jean-Michel Apathie, lundi matin sur RTL, à la veille de l'ECOFIN. André Daguin n'a jamais argumenté sur le fonds de la mesure et sur ses bienfaits en terme d'emploi. Son angle d'attaque est exclusivement fondé sur la promesse faîte par les politiques, le Président de la République en 2002, suivi de près par un bon nombre de députés en campagne cette même année. Son discours à l'attention du Gouvernement et des membres de sa majorité tient en trois points: UN vous avez promis; DEUX vous êtes aujourd'hui décrédibilisé aux yeux de l'opinion;TROIS pour retrouver du crédit (sous-entendu pour être réélu) respectez votre engagement sinon.... Le reste n'est qu'emballage et folklore, du style : "les socialsites avaient promis la TVA à taux réduit aux gens du bâtiment. Ils ont tenu leur promesse. La droite doit faire pareil pour la restauration". Il y a aussi celle là : "attention, c'est pas ce que je veux, mais les restaurateurs vont finir aux extrêmes", ou encore celle-ci, "si on a pas notre TVA à taux réduit, faudra plus compter sur nous (les restaurateurs) pour faire du social".

Après tout, André Daguin, est dans son rôle de représentant catégoriel qui ne s'en laisse pas compter. Il ne fait qu'exploiter une situation que la majorité a elle-même créée. Le pire, c'est qu'elle en rajoute comme lors du débat de nuit du 8 décembre dernier à l'Asemblée nationale. Ce fut un de ces moments de vie parlementaire où l'hystérie parcours l'hémicycle pour accoucher d'un psychodrame. Quelques 200 députés, tels un troupeau de moutons en haut d'une falaise ont sauté comme un seul homme dans le vide sidéral du discours politicien d'André Daguin.

L'autre point qui pose question, c'est la gestion de ce dossier par le Gouvernement au niveau européen, soit à l'échelon de décision. En liant la pérennité de la TVA à taux réduit pour le bâtiment et l'instauration de la TVA à taux réduit dans la restauration, le Gouvernement, houspillé par l'Elysée, a pris le gros risque de tout perdre. Or dans pareil hypothèse, rien ne changerait pour les restaurateurs tandis que tout foutrait le camp pour les enteprises du bâtiment, dont on sait qu'elles sont celles qui embauchent le mieux actuellement.

En outre, lier les deux secteurs dans une même négociation, c'était prendre le risque d'altérer, une fois de plus, notre image et notre crédibilité, aux yeux de nos partenaires européens en étant perçu, une fois encore, comme un pays arrogant et dominateur qui tourne le dos à l'Europe le 29 mai 2005, mais qui veut imposer aux autres son point de vue le 24 janvier 2006, au mépris des règles communautaires. Dans ce contexte, les Tchèques, les Polonais et les Chypriotes ont beau jeu de faire monter les enchères en demandant à leur tour un traitement de faveur.

Le pire de tout, et pour revenir au fond, c'est qu'il n'est pas du tout prouvé, compte tenu de la situation économique et financière de notre pays, que la baisse de la TVA soit, aujourd'hui la mesure la plus efficace pour répondre au défi de l'emploi. Mais c'est une autre histoire et c'est Versac qui en parle le mieux avec les liens qu'il faut.

Publicité
Publicité
Commentaires
l'éternité plus un jour
Publicité
Archives
Publicité