A qui profite l'aigreur de Jean-Jacques Aillagon?

Jean-JacquesAillagon fait l’objet d’un hommage insolite de la part de deux sénateurs bloggeurs à la suite de l'épandage de ses états d'âme dans le journal le Monde.

Pour l'ancien Ministre de la culture, et même s'il laisse entendre qu'il n'a pas choisi, la tentation de Venise est donc plus forte que la tentation de Metz. Je le comprends, mais je doute que ce soit le cas des militants UMP de Moselle qui en 2004, ont été priés de dégager pour lui laisser une place sur la liste aux élections régionales ainsi que ceux qui ont cru qu'il s'investirait dans la politique locale pour succéder à Jean-Marie Rausch

. Les responsabilités d'un élu lorrain sont-elles compatibles avec la direction du Palazzo Grassi?

Par ailleurs, n'oubions pas les conditions de nomination de M. Aillagon à la tête de TVA 5; imposé par le pouvoir politique. De ce point de vue, le titre de son interview dans le monde ne manque pas de sel.

Pour autant, MM. Fillon et Lambert puisque c’est d’eux qu’il s’agit, saluent non seulement les qualités personnelles de l’homme, mais plus sûrement son analyse de la gouvernance lorsqu’il s’agit d’entreprises publiques ou d'administrations. Au-delà, de mon appréciation développée ci-dessus concernant l’attitude de M. Aillagon, ces qualités personnelles que je ne conteste pas et la pertinence de ces propos sur le manque de vision stratégique de l'Etat, l’éloge de nos deux sénateurs bloggeurs vise à entériner le ralliement à la cause du Président de l’UMP d’un homme d’influence. Traditionnellement catalogué comme un proche de l'actuel Président de la République, on se souvient notamment de son passé à la Mairie de Paris, mais également du travail qu’il avait accompli en faveur de Jacques Chirac auprès de milieux culturels lors des dernières élections présidentielles.

Il n’y a pas d’acte gratuit ni de répit dans la compétition sous-jacente que se livrent le Premier Ministre et celui de l’intérieur pour virer en tête avant le premier tour de l’élection présidentielle de 2007. Les amis de l'un et de l'autre le savent bien. Les Sarkozyste comptent désormais M. Aillagon dans leurs rangs.