Le retour du 21 avril est possible
Si vous êtes comme moi, inquiet par le "défoulement existentiel" que constitue désormais l'élection présidentielle dans notre pays, je vous recommande l'article de Guy Carcassonne et Olivier Duhamel paru dans le Monde daté du 8 mars. Oui, il vaudrait mieux éviter un nouveau 21 avril.
Outre la conscience citoyenne qui devrait conduire à voter, sinon utile dès le 1er tour du moins de manière raisonnée et réaliste, j'espère que les apprentis sorciers en mal d'égo de quelque bord qu'ils proviennent - un écho paru hier dans la presse signalait l'envie de Nicolas Hulot d'être candidat - sauront mesurer le risque qu'ils font prendre à notre pays.
Il y a également un moyen d'ordre technique pour éviter le pire, afin de redonner à l'élection présidentielle toute sa dimension et par la même préserver la légitimité du Président de la République. Le Parlement doit prochainement examiner un projet de loi organique relatrif à l'élection du Président de la République. Ce projet, présenté par le Ministre de l'Intérieur, prend en compte plusieurs onbservations formulées par le Conseil constitutionnel. Il n'offre pas de prise à la polémique. N'y aurait-il pas un moyen de profiter de ce véhicule légilsatif pour adapter les modalités de candidature de manière à éviter la dérive d'un flot de compétiteurs sans nuire aux principes démocratiques liés à une élection. Je pense au renforcement des conditions de parraînages sur lesquelles le Conseil Constitutionnel a d'ailleurs fait des observations dès 2002. Pour leur part Guy Carcassonne et Olivier Duhamel avancent l'idée intéressante d'un tour intermédiaire.
Il y a une opportunité législative. Il y a des idées pour des solutions. Reste à trouver la manière d'obtenir un consensus politique. Pour celà je suggère au Président de la République de prendre l'initiaitve. Après tout, il figure parmi les principales victimes du 21 avril. Mal choisi au premier tour, retenu par défaut au second, il pourrait tirer les enseignements de ces funestes circonstances, combinés à son probable retrait de la vie publique pour initier ce consensus et agir ainsi pour une cause juste. De quoi revaloriser son bilan.