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l'éternité plus un jour
4 juillet 2006

La politique hors des partis ou l'illusion comme alternative

Comme semble le laisser penser Koz ou Verel, de même que certains commentaires dithyrambiques sur celui d'Alain Lambert, on est facilement éblouit par les apparences de la nouveauté en politique. Il s'agit en l'occurrence d'encenser dans la blogosphère l'initiative, prise par trois élus de tendances différentes. Avec les arguments les plus vertueux, ils entendent bouger les lignes de la démocratie française en s'émancipant de leur famille politique respective.

Christian Blanc est coutumier du fait. Il avait tenté une opération de séduction en 2002 lorsqu'il s'était élevé pour dénoncer la situation dramatique de la France. Un temps, il avait fait illusion avec hypothétique candidature à l'éléction Présidentielle testée par sondage sur le net et la présence d'un quarteron de candidats aux législatives. Déjà porteur d'un discours alarmiste sur l'état de la France, il entendait jouer de son côté en homme neuf, indépendant du sérail politique, dont l'expérience s'est forgée avec une réussite entreprenariale reconnue. Il a capitalisé son effort en se faisant élire opportunément député des Yvelines mais on ne l'a guère entendu jusque là.

Jean-Marie Bockel est un homme qui navigue avec bonheur à la marge du parti socialiste. Non sans courage, il s'est constituer un petit fonds de commerce et se faisant a su être incontournable dans le jeu de la synthèse qui prévaut chez les socialistes pour composer la direction du Parti. De fait, vu de gauche,il fait figure d'iconoclaste. En matière d'économie notamment, il ne dépareillerais pas au sein de l'aile libérale de l'UMP.

Alain Lambert, enfin qui n'en finit de s'émanciper depuis qu'il n'est plus ministre et goûte aux joies de l'expression libre au sein de la blogosphère. Dans le même temps, et il a l'honnêteté de ne pas s'en cacher, il affiche une proximité avec Nicolas Sarkozy. De fait, le futur candidat de l'UMP aura tout à gagner d'un ralliement d'électrons libres qui sous couvert de dénoncer le système des partis, pensent comme lui?

Ce type de démarche défendant un sursaut collectif dans le cadre d'une écoute mutuelle est aussi séduisant qu'il est récurrent dans le vie politique. En témoigne le nombre de clubs ou cercles confidentiels qui ne cessent de se répandre autour de figures du microcosme sous prétexte de vouloir délivrer des idées neuves et faire de la politique autrement. Ces pratiques appellent à s'affranchir des partis politiques en profitant de la déconsidération qu'on leur porte dans notre pays. Insidieusement, il les dénoncent comme des lieux sclérosés par les magouilles et les arrangements personnels au détriment de la promotion des idées et de l'engagement militant. Effectivement, on ne peut nier le minimum de discipline contraignant qu'impose l'organisation d'une force partisane. Il correspond cependant au prix à payer pour obtenir l'efficacité minimum d'un affrontement électoral.

Car les partis politiques constituent un fondement important de notre système démocratique. Pour preuve de leur utilité, ils bénéficient d'un financement généreux sur fonds publics. Leur existence est mentionnée de belle manière dans la Constitution. En outre, le diagnostic porté par Blanc, Bockel et Lambert qui est plein de lucidité, devrait figurer dans les programmes des partis politiques affichant un esprit de responsabilité face à la réalité du pouvoir.

Sous prétexte de chercher des voies de consensus, les nouveaux mousquetaires, comme les nomment sans modestie Alain Lambert, risquent de semer un peu plus le trouble et de donner à leur démarche l'effet d'une illusion supplémentaire dans la continuité démagogique du positionnement retenu par François Bayrou

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Commentaires
C
Nos 3 Mousquetaires veulent faire pression pour que les candidats proposent un projet réaliste en matière de croissance, de dette, d'organisation et de fonctionnement de l'Etat.<br /> Ces sujets vitaux ne passionnent pas les Français. Il faut donc les marteler pour que les candidats ne puissent les esquiver. Il faut donc convaincre les Français de l'importance de ces enjeux-là.<br /> Leur démarche porte sur des sujets précis, et qui a lu le rapport Pébereau doit être alarmé et le faire savoir. Question d'éthique et de responsabilité citoyenne.<br /> Il n'y a aucune confusion possible, ces trois-là veulent que le débat ne porte pas sur des sujets accessoires, ne soient pas mensongers ou démago.<br /> <br /> Quoi de plus sain?
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