Après c'être retiré, Lionel Jospin renonce

"Pars vite et reviens tard": il s'agit du titre magnifique d'un roman de Fred Vargas. Il s'applique magnifiquement à Lionel Jospin. Il y a aussi cette phrase superbe, dans un dessin de Cabu, qu'il fait dire à Ségolène Royal suite aux explications de l'ancien Premier ministre sur son retrait de la vie politique en 2002: "Lionel, tu nous as quitté en 2002 pour nous faire gagner, nous comptons sur toi pour faire pareil en 2007" (je cite de mémoire).

Un petit tour et Lionel Jospin s'en est donc allé. Il était bien seul à croire à son retour et on peut le comprendre. Il aura mis un terme à un exercice qui pouvait rapidement tourner au ridicule complet. Celui-ci n'est donc qu'à demi entamé.

Faute d'avoir été clair dès le début et à force d'avoir attendu un appel à sa personne, Lionel Jospin a déprécié son statut de sage et d'homme d'expérience. Cette période, pleine de tergiversation et au fond relativement improvisée, risque d'atténuer la portée de son message et la force du soutien légitime qu'il pouvait espérer apporter aux Socialistes.

De même, au cours de ces dernières semaines et encore ce matin sur RTL, on l'aura trouvé particulièrement virulent à l'égard de Ségolène Royal, moins pour ce qu'elle pense que pour ce qu'elle représente à ses yeux et les risques qu'elle ferait courir au Parti socialiste. A en croire certains de ses propos, c'est pour lui faire barrage qu'il aurait, presque à son corps défendant, décider de revenir. Finalement, sa réflexion l'amène à considérer avec lucidité que c'est de lui que pourrait venir le danger de fractionnement de sa famille politique. Pour autant, quelle pertinence va-t-on désormais pouvoir accorder à sa parole si les militants choisissent, contre son avis, celle qui selon lui, les conduirait à l'échec?

Lionel Jospin s'est bel et bien retirer de la vie politique.