François Bayrou en guerre contre les médias

François Bayrou s'en prend vertement aux médias contrôlés par de grands groupes financiers. Il vise en particulier TF1 qui conditionnerait, selon son bon plaisir et la force de ses intérêts, la campagne présidentielle en donnant à voir et à entendre exclusivement le duo placé; Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy.

Il a été rapidement rejoint pas une kyrielle de petits candidats, preuve s'il en était besoin, que la vraie place du candidat de l'UDF se trouve aux côtés de ceux qui prennent l'élection présidentielle pour un porte voix de leurs aigreurs démagogiques ou de leur ambition névrotique.

En dénonçant le jeu médiatique, assortie de considérations économiques et financières,  François Bayrou se place en marge du débat politique. Avant même de rentrer dans "le dur" des projets, il en dénonce la crédibilité dès lors que le droit à la parole ne serait pas équitable de son point de vue. C'est un peu comme si lors d'une partie de football, une des équipes passait la première mi-temps à dénoncer la largeur des buts ou la position du point de penalty. Certes, cette posture symbolique peut flatter l'opinion qui manifeste toujours une certaine empathie à l'égard de David quand il s'attaque à Goliath. Elle est d'ailleurs peu éloignée du fonds de commerce tenu de main de maître par les extrêmes qu'il s'agisse de Jean-Maire Le Pen grand pourfendeur de l'ostracisme médiatique, ou d'une extrême gauche toujours prompte à dénoncer les ravages du grand capital.

En même temps, l'influence des médias n'a pas vraiment évoluée en cinq ans. Les travers que dénonce aujourd'hui François Bayrou avec tant de virulence qui confine parfois à la haine, ne sont pas une nouveauté par rapport à la situation en 2002. Au contraire, la montée en puissance de "médias de l'internet" et notamment le caractère interactif des lieux de discussions qu'ils offrent, régénèrent les conditions du débat public et de la prise de parole. Enfin, d'après ce qui est dit ici, le candidat centriste n'a pas jusqu'ici été trop mal traité par TF1.

Plus certainement, cette croisade contre la puissance médiatique doit permettre à François Bayrou de s'exonérer d'un positionnement de plus en plus aléatoire au fur et à mesure que s'approchent les échéances. En défendant une coalition improbable de bonnes volontés, au delà des clivages partisans dans le cadre d'un rassemblement des forces politiques rivales, il risque de ne pas tenir la distance.

Comments

[Lionel]

Bonjour,

Bien que les médias le boudent, ou qu'il s'en passe, Mr Bayrou n'en cesse de monter dans les sondages... Bravo à lui !