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l'éternité plus un jour
25 avril 2007

La conférence de presse de François Bayrou

François Bayrou ne veut pas descendre de son nuage présidentiel. Son score improbable du premier tour est donc le prélude à un nouveau chemin qui doit amener la France à "trouver un nouvel équilibre" pour satisfaire son "immense besoin de renouveau". Celles et ceux qui croyaient aux vertus d'une élection présidentielle pour accéder à ce chemin en seront pour leurs frais.

Car au delà de l'état des lieux: une démocratie malade, un tissu social déchiré et un pays en manque de croissance, l'inquiétude de François Bayrou vient surtout des solutions proposées par les deux prétendants à l'Elysée. Il ressent même "une inquiétude profonde, plus aigüe dans un sens et plus chronique dans l'autre". De fait, François Bayrou s'est montré extrêmement dur envers Nicolas Sarkozy dont il a attaqué la personne: "proximité des milieux d'affaire, goût de l'intimidation et des menaces" alors que pour Ségolène Royal, avec laquelle il a accepté de débattre, il en est resté à une critique aimable de son programme et de son prurit interventionniste.

Face à la chronique annoncée "d'une nouvelle déception, une impuissance et une paralysie", le mieux est donc de ne pas choisir, du moins pas tant que des tractations de fonds de couloirs et des accords élaborés dans le dos de ses électeurs par les entourages, aient pu garantir au mieux les intérêts de François Bayrou - bien qu'il s'en défende, il en a - et l'implantation du nouvel espace qu'il entend incarner.

François Bayrou ne pourra pas empêcher Nicolas Sarkozy d'être victorieux. Mieux, il souhaite l'avoir à l'Elysée tout en feignant d'espérer le contraire. Il pourra alors lui pourrir la vie pendant cinq ans en commençant par rogner sa majorité parlementaire. Avec la création de son nouveau parti: le Parti démocrate, il a annoncé des candidats dans toutes les circonscriptions. De quoi générer quelques triangulaires assassines telles que les avait pratiqué en son temps le Front national au profit de la gauche, notamment en 1997. D'ici là, le second tour de l'élection présidentielle aura eu lieu. François Bayrou y voit la fin du Parti socialiste. Mais oui, mais c'est bien sûr! L'avènement de la social-démocratie à la française attend l'échec de Ségolène Royal et la marcescence subite du Parti socialiste. Le Parti Démocrate, dénomination du Parti central - le mot centriste n'appartient pas au vocabulaire de François Bayrou -,  n'aura alors qu'à se baisser pour ramasser les candidats socialistes à la députation. Victimes d'une droitisation de l'électorat ils seront obligés d'aller gagner leur siège au centre plus sûrement qu'à la gauche de la gauche devenue évanescente.

Très sûr de lui dans son expression, s'imposant dans la distribution de la parole à des journalistes révérencieux et pas avares d'applaudissements complaisants à son endroit - bonjour l'éthique professionnelle -, François Bayrou est apparu empli d'une sérénité mêlée d'un faux détachement; sans doute les effets de l'altitude. Ses électeurs sont grands, majeurs et vaccinés: "je crois à la responsabilité des citoyens". Ils feront bien ce qu'ils voudront au second tour de l'élection présidentielle. Sans en avoir l'air, presque dédaigneux vis à vis des députés de l'UDF dont le choix lui importe peu: "C'est avec les français que je parle, pour eux que je réfléchis", François Bayrou donne rendez-vous à ses sept millions de voix aux législatives pour faire passer la France du noir et blanc à la couleur...orange.

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