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l'éternité plus un jour
5 juin 2007

Représentativité et représentation

panorama2François Bayrou n'oublie pas ses références démocrates chrétiennes dès lors qu'elles peuvent servir sa triste cause. De héros autoproclamé du premier tour de l'élection présidentielle, il entend s'ériger en victime consentante des élections législatives... pour mieux rebondir en 2012. Lui dont la voix a si bien porté en mai, deviendrait aphone en juin.

Qui s'en plaindra? Faut-il s'apitoyer sur son sort? Est-il l'emblème vivant d'une démocratie confisquée et d'un débat public atrophié?

Le droit à la parole n'est pas tout. Faut-il encore avoir quelque chose à dire. Là est la question que les troupes du MODEM devraient se poser. Son imposture de présidentiable - moi au centre et tout le monde autour - a fait illusion. Par contraste et avec le recul, le projet semblait bien terne et conventionnel. Ses anciens bédouins du nouveau centre n'ont d'ailleurs pas mis longtemps à le démontrer. Ils ont rejoint sans effort la majorité présidentielle.

De fait, François Bayrou se ramasse, se ratatine, se rapetisse autour de cette idée de la survie. Et pour accentuer les travers de sa pauvre condition, il continue de s'en prendre au régime injuste de la Vème République et au système inique de la représentation nationale. A force d'invoquer comme voie de son salut le retour à la proportionnelle, reconnaissons lui le mérite d'avoir instillé le doute sur le sujet.

Brice Hortefeux, féal du Président de la République avait déjà repris l'idée avant de se faire vertement tancer par celui qui à l'époque n'était encore que candidat. Dimanche dernier, Jean-Pierre Raffarin, tout occupé à se trouver un rôle à la hauteur de son statut d'ancien Premier ministre, s'est prononcé en faveur d'une introduction d'un dose de proportionnelle. Pour se justifier, il a notamment dénoncé l'inversion du calendrier entre l'élection présidentielle et les élections législatives. Instaurée par Lionel Jospin au temps de la dernière cohabitation, il a simplement omis de rappeler que son ancien mentor, Valéry Giscard d'Estaing, avait défendu cette mesure de bon sens.

Sans remonter aux errances de la IVème République, il suffit de reprendre le fil de l'histoire à partir de 1986 pour saisir les affres d'une élection législative à la proportionnelle. A l'époque, pour mieux diviser ses adversaires assurés de remporter les élections législatives, François Mitterrand, instaurait ce mode de scrutin. Le succès du Front National était lancé. Il allait polluer la vie publique pendant vingt ans. Or, c'est au moment de son déclin que de prétendus démocrates, infatués de leur petit destin personnel, entendent comparer la victoire de Nicolas Sarkozy et de sa majorité à une atteinte à la liberté d'expression, pour le remettre en selle et l'enkyster durablement dans le paysage politique.

Dans sa chute, le Front National est accompagné du Parti communiste. Son déclin inexorable devrait s'accentuer un peu plus au soir du 17 juin prochain. Il préparerait sérieusement la fin d'une période inégalée en Europe de quatre-vingt sept années d'une scission aléatoire et finalement malfaisante du Parti socialiste. Qui  peut se plaindre qu'une nouvelle ère s'annonce? Qui a à perdre d'une vie politique enfin apaisée et animée par deux forces républicaines d'alternance acquise au principe de réalité qui prévaut pour conduire les affaires d'un pays? Les promoteurs de la proportionnelle sont d'un temps révolu qui devrait les conduire à passer la main.

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Commentaires
B
François Bayrou et ses derniers fidèles dénoncent le risque de ne pas être représenté à l'Assemblée nationale alors qu'il a réuni sur son nom près de 17 millions d'électeurs. J'aimerai leur rappeler une chose: Au soir du 1er tour de l'élection présidentielle, François Bayrou avait un parti structuré et un groupe parlementaire à l'Assemblée natiobnale. Pourquoi a-t-il dilapidé cet acquis en peu de temps? Tout simplement par un calcul politicien qui faisait primer son intérêt personnel. C'est un peu facile d'invoquer aujourd'hui le mode de scrutin des élections législatives pour masquer ses propres erreurs stratégiques.
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