Emois judiciaires

L'agression d'un magistrat au tribunal de Metz, comme un fait divers de plus, renvoie à la désacralisation décadente de l'institution judiciaire emportée par la banalisation d'une violence pratiquée comme mode ultime d'expression, de défense et d'éxutoire à tant de rancoeur. L'émotion est légitime. Craignons qu'elle deviennent rapidement évanescente tant l'outrage physique ou verbal est commun autour des prétoires comme ailleurs.

Avec les enseignants, les policiers, les hommes politiques, les juges rejoignent les corps éminents et régulateurs de la société qui sont pris à partie sans respect ni égard. Comme à chaque fois, la question des moyens est aussitôt mise en avant. Elle est devenue l'étalon des états d'âme corporatistes qui agitent les corps constitués. En cela elle permet d'habiles contorsions pour évacuer d'autres causes et peses d'autres imputabilités. Ainsi, les institutions elles-mêmes ne sont pas exemptes de tout reproche. La période récente a foisonné d'usages abusifs - se servir plutôt que servir - qui laissent, dans les grandes largeurs, des coroles graisseuses sur la morale de la responsabilité, l'exercice de l'autorité et la légitimité du mérite.

Malheureusement la partie de ping-pong budgétaire a ses limites. C'est plus au fonds de la société qu'il faudrait aller chercher des solutions de long terme. En cela le discours de campagne de Nicolas Sarkozy est prometteur. Imposant le retour des valeurs, il a pris le contre pied d'un laxisme délétère et sensibilisé au besoin de rupture avec une permissivité destructrice qui se retourne d'abord contre les plus faibles.

Convenons que Ségolène Royal a aussi eu son rôle. A rebours de la pensée unique de son camp, elle  a pris l'initiative d'un contre pied courageux sur le thème du resepct à l'ordre et à l'autorité. Au delà du phénomène d'ouverture exclusivement politicien et conjoncturel, il faut y voir l'exigence d'une fermeté retrouvée et partagée sur les conditions essentielles à la mise en oeuvre du vivre mieux ensemble.