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l'éternité plus un jour
10 juin 2007

La vie (politique) en bleu

Trois remarques sur le bleuissement prévisible de l'Assemblée nationale.

D'abord, en politique la masse et le nombre ne font malheureusement pas la qualité des troupes, loin s'en faut. Plus encore que la précédente, la prochaine majorité devrait donc comprendre dans ses rangs un nombre ardu de brelles, de benêts et d'ectoplasmes mous. Ils se distingueront par un absentéisme insolent, des propos souvent démagogiques et feront preuve d'une inconsistance crasse sur le fonds des sujets qu'ils auront à débattre et à voter. Ils auront pour eux d'être fondus dans l'anonymat d'un groupe qui, pour cacher la misère, saura porter les meilleurs en avant.

Ensuite, l'élection législative 2007 entérine la mutation politique de la Vème République que Nicolas Sarkozy a boosté en imprimant un style et un rythme nouveau à l'Elysée. Pour l'instant du moins, il décide et exécute. Depuis le quinquennat et l'inversion salutaire du calendrier électoral, nous glissons surement vers une présidentialisation du régime. La majorité présidentielle ne peut être qu'en cohérence avec la majorité parlementaire. Il en va de la clarté et de l'efficacité de l'action conduite par nos édiles. Ainsi, il est symptomatique que durant cette campagne, les leaders socialistes aient heureusement renoncé à défendre l'intérêt d'une cohabitation. Dans la respiration démocratique que nous vivons actuellement et qui se reproduira à l'identique dans cinq ans - effervescence pour la campagne présidentielle, léthargie pour le scrutin législatif - il y a donc une élection de trop. La question est de savoir laquelle ou comment dissocier l'une de l'autre.

Enfin, la bipolarisation de la vie politique impose d'avoir, en présence, deux partenaires acquis au principe de réalité du pouvoir. De ce point de vue, il faut se féliciter de l'effondrement du Front National et de l'extinction du Parti communiste français. En même temps, force est de constater que l'opposition à l'UMP n'a pas su anticiper une confrontation démocratique moderne.

Ainsi les Socialistes auront mal emmanché la séquence électorale qui s'achève dimanche prochain. Leur succès lors des régionales et des européennes de 2004, ainsi que l'organisation inédite et séduisante de leurs primaires pour la présidentielle, n'auront été que le cache sexe d'une inertie programmatique et de l'approximation du positionnement des forces de gauche depuis 2002.

Par ailleurs, pour des raisons qui ne regardent que lui, François Bayrou n'a pas été à la hauteur du jeu politique qu'il avait  pourtant ouvert au soir du 22 avril. Il se sera leurrer de ses 6,8 millions d'électeurs autant qu'il les aura leurrés. Il avait pourtant un bel atout pour nouer des alliances en bonne et due forme. Comme le disait Bismarck: "dans un système à trois, il faut être le troisième". La bipolarisation fondé sur un scrutin majoritaire, c'est aussi le moyen d'exister en pesant sur les réformes à partir d'un programme de Gouvernement respectueux des électeurs. Du genre: "tout dire avant pour tout faire après".

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Commentaires
F
Jusqu'à plus ample informé, il me semble y avoir deux erreurs de chiffre sur la fin ::<br /> Bayrou : 7 et non 16,5<br /> Bismarck : "dans un système à trois, il faut être le premier".
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