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l'éternité plus un jour
12 juin 2007

L'Union fait la force de l'opposition

L'union fait la force mais c'est aussi un combat. Ségolène Royal s'emploie à le livrer avec constance et pugnacité. Comme dans l'entre deux tours de la Présidentielle, elle a souhaité prendre langue avec François Bayrou. C'est dans la logique des choses que les forces de contestation au pouvoir en place s'unissent pour se coaliser afin d'assumer au mieux leur responsabilité d'opposant. Tout haut, François Bayrou s'offusque qu'on laisse croire à un acoquinement honteux avec le Parti socialiste. Il campe sur une indépendance vertueuse qu'il est seul à prendre pour du courage et de la noblesse, espérant que c'est de son isolement d'aujourd'hui que viendra son salut demain. En vérité et plus prosaïquement, il va bénir tout bas les alliances locales de circonstance entre la gauche et la MODEM. Il n'est qu'à lire le communiqué sibyllin de son bras droit, Marielle de Sarnez qui a été battue dans le 14ème arrondissement de Paris. Elle ne donne "pas de consigne de vote" mais appelle les électeurs à "défendre le pluralisme", ou comment se foutre du monde sans en avoir l'air. François Bayrou lui-même s'est laisser aller ce matin au micro de Jean-Michel Apathie en rappelant par deux fois l'estime qu'il portait à Dominique Strauss-Kahn. On nage en pleine hypocrisie et les messages subliminaux passent au dessus de la tête des électeurs.

De son côté Ségolène Royal, comme les candidats socialistes en situation délicate au second tour, font moins de manière. "Si on gagne, on ne s'arrête plus. Si on perd, on continue" avait-elle déclaré à ses troupes quelques jours avant le sacre de Nicolas Sarkozy. Par ses appels téléphoniques au centre, elle impose le mouvement et crée une dynamique qui fait terriblement défaut dans cette élection gagnée d'avance. Dans le même temps, elle coince ses rivaux. Arcboutés sur des principes désuets pour défendre une unité de façade ils sont contraints de faire bloc autour du Premier secrétaire.

François Hollande continue sur sa lancée malheureuse de la présidentielle. Il fait l'élastique entre sa compagne, plus que jamais émancipée pour prendre sa place, et un parti dont il veut jusqu'à son ultime souffle faire perdurer le sursis au delà du raisonnable. En prime, il sert de bouc émissaire facile à des candidats aigris. Pitoyable et vaniteux dans la défaite, Maleck Boutih lui fait porter sans vergogne la responsabilité de son échec dans une circonscription où il était parachuté. Dès dimanche soir, n'en doutons pas, il sera rejoint dans ses critiques par d'autres députés déchus.

Depuis un an, soit la période ascensionnelle de Ségolène Royal, François Hollande n'a pas la vie facile. On reconnaîtra qu'il s'est laissé enfermer dans cette situation où il n'a prise sur rien tout en feignant d'organiser l'essentiel. A son tour, il aura bien mérité de l'ouverture. Si la promesse du Président de la République tient toujours, il trouverait utilement à employer ses qualités à la Présidence de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale.

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