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l'éternité plus un jour
3 septembre 2007

L'affaire Clearstream au rebond

Les affaires politicojudiciaires relèvent souvent du feuilleton. A ce rythme, les meilleurs succès peuvent tenir une décennie, souvent dans l'intérêt des protagonistes sur lesquels pèsent, sinon des accusations, du moins des soupçons. Le temps leur permet d'édulcorer la vérité par une série d'initiatives visant à mélanger allègrement les faits, énoncer des contre-vérités ou proférer les outrances les plus grossières qui viennent se surajouter aux diversions les plus pathétiques. Dans sa flamboyance électrique, Dominique de Villepin vient d'en donner l'exemple par plusieurs interventions médiatiques récentes qui prennent prétexte de la publication d'un ouvrage consacré à Napoléon. A chacun sa rentrée littéraire.

Pour la première fois, l'ancien Premier ministre a lâché son ressenti profond. Sous couvert de probité juridique, il s'en est pris nommément à Nicolas Sarkozy pour la posture incongrue qui serait celle du Président de la République dans l'affaire Clearstream. Ni plus ni moins, Dominique de Villepin a accusé Nicolas Sarkozy d'être juge et partie pendant que lui, pauvre hère parmi les citoyens ordinaires, serait victime d'un complot. Ainsi pour Dominique de Villepin, l'étau de la vengeance qui se ressert sur l'humble serviteur scrupuleux de la République française serait clairement établi. Reconnaissons qu'exciper des arguties juridiques manque étroitement de panache pour qui s'en est si vaniteusement affublé du temps de son ministère.

Dominique de Villepin dont on mêle honteusement les enfants à cette ténébreuse affaire, s'afflige donc de sa posture de martyr. Au crédit des juges ayant conduit la perquisition à son domicile, il n'était pas sot d'imaginer qu'un Premier ministre qui fait appel à un agent secret scribouillard adepte de la mémoire manuscrite et mise en fiche, soit capable d'utiliser le matelas du lit de ses enfants pour y planquer un journal intime.

Reste à savoir si la stratégie de défense de Dominique de Villepin, assortie de critiques autant larvées qu'inconsistantes sur la conduite des affaires par le nouvel exécutif, va séduire l'opinion tel qu'il l'escompte de sorte que les juges puissent s'emparer du doute qui fait soit disant l'honneur de leur corporation. Rien n'est moins sûr. Gavée presque à plus soif de scandales politico-judiciaro-financiers au cours de vingt dernières années, elle n'a plus le même dégout acéré et venimeux pour ce genre de déviance qui mélange pouvoir médiatique, pouvoir politique et autorité judiciaire. La dernière élection du Président de la République a balayé une génération marquée par une époque achevée et des pratiques révolues. De Dominique de Villepin qui n'était rien avant de devenir l'âme damnée de Jacques Chirac, il ne reste aujourd'hui pas grand chose, politiquement parlant.

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Commentaires
S
Votre article adopte le point de vue Sarkozyen dans cette affaire , le pauvre Sarkozy victime des manoeuvres tordues du "flamboyant " Villepin . Je ne suis pas sûre que cette version des faits soit la plus juste . A une certaine époque , quelques medias ont dit que Sarkozy savait tout depuis le début et qu'il a laissé faire , la posture de victime étant relativement intéressante . Curieusement cette information n'a plus été reproduite , surtout depuis qu'il a gagné aux élections . Alors , cette information était-elle du vent ou bien la flagornerie des médias les empêche-t'il de faire leur boulot ? Villepin était hier à Esprits Libres et il a affirmé que le 13 septembre on lui rendrait justice .
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