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l'éternité plus un jour
26 septembre 2009

Fantasme présidentiel

Quand l'Académie française s'acoquine avec Barbara Cartland, c'est le fait d'un ancien Président de la République. Par le dévoiement d'une ambition littéraire, Valéry Giscard d'Estaing distille un peu d'eau de rose sur le vie politique. Dans une mise en perspective libertine il vient outrageusement concurrencer la réunion du G20, l'affaire Cleastream ou les débats sur la dette publique. Qu'en ces temps de grisaille, nonobstant une météo plutôt clémente, l'ancien Président de la République soit remercier pour son dérivatif plein d'a propos.

Il y a en effet de quoi rire en pensant aux errements imaginaires de l'ancien chef de l'Etat et aux conjectures qu'ils suscitent. Confortablement installé dans son cabinet d'écriture par un matin printanier, il a revêtu sa robe de chambre en soie sauvage et ses chaussons en feutrine à écussons royaux, cadeau de la couronne. Devant lui un liasse de papier blanc et son fidèle stylo or pour réinventer son histoire, toujours s'arroger le beau rôle et dans un jeu de piste que les plus crédules auront suivi pas à pas, se faire le héros d'une histoire d'amour. Laissant courir sa plume sur le vélin, il a décidé de jeter son dévolu sur Lady Diana considérant peut-être que Jackie Kennedy est trop datée. Quant à Brigitte Bardot, elle est toujours vivante, mais qui sait.... Avec un sourire narquois aux lèvres, il imagine l'effet du scoop dans les gazettes, la rumeur soudain qui bruisse et s'envole dans une tornade médiatique pour se consoler de l'ingratitude de ses concitoyens à jamais gravée dans les urnes. Au delà du combat politique, nos hommes illustres se distinguent aussi par un pouvoir de séduction qu'on aime évaluer aux soupçons d'aventures extra-conjugales quand ailleurs il s'agit de scandales.

Revenu du tout, et même du pire - un échec à la présidentielle est-il surmontable? -, Valéry Giscard d'Estaing s'amuse avec la postérité. Dans cet exercice narcissique, le temps joue pour lui. Qu'il en profite. Par cette idylle romanesque qu'on dit torride à certains passages, il veut sans doute semer le trouble et lancer ses futurs biographes sur des voies improbables. Pour preuve cette épigraphe intrigante au début de son ouvrage : «Promesse tenue...», ou comment faire d'un pacte d'amour avec soi-même un succès de librairie.

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