La mondialisation au quotidien

Ces temps-ci, une conférence internationale chasse l'autre. Sitôt le rideau retombé sur Montréal où on a discuté des changements climatiques - 2000 négociateurs réunis dans la métropole québecoise - , les projecteurs s'allument à Hong-Kong avec la conférence de l'Organsiation Mondiale du Commerce - OMC. On nous annonce pour février une réunion d'une même ordre sur les questions de santé, à Paris.

A lire la presse sur les travaux préparatoires de l'OMC, les termes d'un accord sont loins d'être évidents pour faire émerger un multilatéralisme commercial. Favoriser le développement des économies du sud tout en préservant le niveau de prospérité au nord, tel est la noble ambition d'une OMC qui pour ce faire, assure la mise en oeuvre d'un système de droits et d'obligations. Tâche terrible quand on mesure l'évolution du monde. Ainsi, l'ancêtre de l'OMC s'appelait le GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce). Constituée au sortir de la seconde guerre mondiale, cette organisation supranationale ne comptait que 25 Etats. L'OMC en compte 148 et accueillera le 149ème à Hong-Kong, l'Arabie Saoudite. C'est dire si les voies d'un compromis sont plus difficiles à percer dans la jungle des équilibres établis et des avantages acquis.

Et pourtant, il ne fait aucun doute que  ces grandes questions (réchauffement de la planète, développement économique équilibré entre les continents, politiques sanitaires et lutte contre les pandémies...) doivent être traités au niveau international avec la contribution de tous. Néanmoins, il semble que cette nouvelle dimension, peut-être parce qu'elle s'impose contre notre gré, est difficile à appréhender pour des peuples habitués au confort d'une organisation nationale développée, qui ne saurait être gérée en dehors du cadre démocratique d'un Etat qui se confond avec une Nation. Face à une telle configuration mentale, les altermondialistes ont beau jeu de réduire l'OMC à un vaste complot des forces ultralibérale. Face à de tels raccourcis anxiogènes, il est important de travailler à une pédagogie de la mondialisation sachant que l'état actuel des forces en présence de par le Monde est bien précaire.