Et Chirac va parler

Depuis ça et sauf erreur de ma part, le Président de la République n'a pas parlé aux français. Aussi, c'est avec beaucoup d'impatience, et à vrai dire un peu d'inquiétude que les observateurs attendaient la célébre garden party du 14 juillet qui constitue un rendez-vous médiatique traditionnel avec l'hôte de l'Elysée. C'est un moment d'autant plus fort que cet entretien signe le terme de la saison politique et donne l'occasion d'une des rares prises de parole de Jacques Chirac, sous la forme d'une interview.

Mais, les stratêges en communication qui entourent le Président de la République de leurs recommandations mêlées à l'affection naturelle qu'ils lui portent, ont décidé de boulverser ce bel ordonnancement en anticipant l'intervention présidentielle. Elle aura donc lieu ce soir, sur une chaîne du service public avec en intercesseur mordante et vivifiante, Arlette Chabot. Si j'avais été choisi à la place de la Directrice de l'information de France 2, voilà certaines questions que j'aurais aimé poser au Président de la République. (Arlette Chabot si vous me lisez...);

- la crise du CPE a montré une défience certaine et durable dans la capacité du Premier ministre a établir un clilmat propice à l'engagement de réformes nécessaires. La solution juridique retenue pour sortir de la crise (revenir sur une loi votée par le Parlement sans l'abroger) n'a pas réussi à atténuer la méfiance des français à l'égard du Premier ministre que vous avez choisi. Avec le recul propice à la réflexion et à l'analyse, quel constat tirez-vous de cet événement? Eut-il été possible de faire et autrement pour en sortir? Pensez-vous que cette crise demeure préjudiciable pour l'avenir?

- à l'appui de votre expérience, en l'état actuel des forces politiques et par rapport au sens de votre engagement et aux convictions politiques qui vous ont conduit à la plus grande des charges publiques, pourquoi considérez-vous que Nicolas Sarkozy, n'a pas les qualités requises pour vous succéder?

- selon les mêmes critères, Dominique de Villepin a-t-il, selon vous, les qualités requises pour vous succéder?

- à l'heure ou nous parlons et au plus profond de vous-même, avez-vous envie d'être à nouveau candidat à la Présidence de la République?

- d'ici à l'année prochaine quel moment jugez vous propice pour annoncer votre décision?

- certains commentateurs politiques, considèrent que vous n'êtes plus Président de la République depuis le 29 mai 2005. Le fait que vous ayez pris l'initiative d'organiser un référendum (sur le projet de Traité consitutionnel européen) et défendu l'option du "Oui" alors que le "Non" l'a clairement emporté, ne leur donne-t-il pas raison?

- au regard du climat politique ambiant, notamment au sein de la majorité, mais également en fonction du bilan que vous faîtes de l'action du Gouvernement depuis un an, en quoi la nomination de Dominique de Villepin, en remplacement de Jean-Pierre Raffarin a constitué, à vos yeux, la réponse adaptée au résultat du réferendum du 29 mai 2005?

- que voulez dire à celles et ceux qui prétendent que vous avez perdu le contact avec la scène politique nationale, que vous êtes "absent"?

- à l'automne dernier vous avez eu un problème de santé qui a nécessité une hospitalisation de quelques jours, vous en ressentez vous encore?

- les français ont été choqués par la décision que vous avez prise en faveur de Guy Drut. Comprenez-vous ce qu'ils ont pu ressentir?