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l'éternité plus un jour
30 novembre 2006

Sarkozy candidat: le scoop était trop beau...

A force de focaliser sur la Com', les candidats à l'élection présidentielle s'exposent à des ratages de plus ou moins grande ampleur qui substitue le formalisme des choses au sens des mots et à la force de leur démarche.

Ainsi, la déclaration de candidature éventée de Nicolas Sarkozy accrédite l'idée que notre pays serait à la merci d'une opinion publique décervelée, prompte à se satisfaire du superfétatoire et s'arrêtant à la surface des choses après que les hommes politiques en aient trop promis. Outre le fait de fournir opportunément un scoop facile à Libération, cet épisode est certes regrettable, assez ridicule et au fond anecdotique.

Regrettable car il manifeste un couac dans la gestion millimètrée de la progression du candidat naturel de l'UMP d'ici au 22 avril 2007. Ce faisant, il s'ajoute aux chausses trappes déplorables organisées dans son propre camp et à l'avance prise par la candidate du Parti socialiste qui peut ainsi prendre le temps d'étoffer sa stature internationale.

Ridicule car il n'était pas forcément utile pour Nicolas Sarkozy de mettre tant d'ardeur - en le faisant savoir - à imaginer une déclaration de candidature marquante et originale, assortie d'une "surprise". Depuis longtemps, la candidature ne faisait aucun doute pour personne car la déclaration avait déjà eu lieu. C'était très exactement le jeudi 20 novembre 2003. Le Ministre de l'intérieur qui n'était pas alors Ministre d'Etat, était l'invité de feu l'émission 100 minutes pour convaincre sur France 2. En fin d'émission, avec l'appétit qui le caractérise, le visage plein d'un sourire narquois, il avait alors confié qu'il « pense » à l'élection présidentielle de 2007, et « pas seulement en me rasant » le matin. L'essentiel était dit. Depuis lors, son parcours, ses choix politiques, tactiques et stratégiques, ses actes, ses propos, confirment cette pensée obsédante partagée par tous ceux qui veulent gravir la montagne du pouvoir.

Si on a pu le lui reprocher, l'affirmation, franche et directe, de son ambition fait de Nicolas Sarkozy un homme politique moderne qui s'essaye à tenir un discours de vérité devant les français. En cela, Ségolène Royal, comme l'ensemble de la nouvelle génération émergente lui doivent certainement quelque chose.

Nicolas Sarkozy n'avait pas besoin de se prêter au jeu d'une fausse surprise. Mieux aurait-il valu qu'il conforte, par une annonce discrète au détour d'un meeting ou lors d'une rencontre sur le terrain, la trajectoire qu'il s'est fixé depuis longtemps. Il doit désormais surmonter ce qui ne devrait rester qu'une anecdote. Après tout sa rivale du camp d'en face a peu ou prou subie la même avanie avec la diffusion prématurée, maladroite et involontaire de son discours d'investiture devant son parti.

Au regard de ces événements, il serait dommage que la presse, jamais en reste pour dénoncer la vacuité du débat politique et les postures artificielles des candidats, se focalise sur ce type d'événements au détriment des idées, des projets. Pour gagner en hauteur, le débat a aussi besoin des journalistes et de leur capacité de discernement pour dégager l'essentiel de l'accessoire.

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