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l'éternité plus un jour
4 mars 2007

Le Pen veut-il vraiment ses 500 signatures?

Comme il y a cinq ans, Jean-Marie Le Pen se lamente de ne pouvoir obtenir les cinq cents signatures lui permettant de se porter candidat à l'élection présidentielle. Le compte à rebours est lancé et le leader du Front National fait monter la pression en laissant planer le risque que représenterait sa mise hors jeu.

Pour autant, Jean-Marie Le Pen n'aurait-il pas intérêt à invoquer à son profit une forme de censure et marquer de son ombre l'élection présidentielle? C'est son dernier tour. Il pourrait être lassé de l'exercice et sait qu'il n'a rien à en attendre. Sauf victoire improbable, sa participation ne peut rien lui apporter de plus que ce qu'il a obtenu en 2002, par un concours de circonstance extraordinaire.

Dépourvu de ses cinq cents signatures, il pourrait plus sûrement que dans la compétition officielle, devenir le véritable arbitre du scrutin. Beaucoup d'élus de droite l'ont ouvertement reconnu pour s'en inquiéter, et donc le déplorer. Jean-Marie Le Pen pourrait alors retrouver pleinement son personnage d'épouvantail et de pourfendeur violent du système qu'il s'était échiné à polir au cours des dernières années. Comme un retour aux fondamentaux de son engagement politique, il pourrait invoquer l'ostracisme éternel dont il est l'objet depuis tant d'années, en dépit de son succès croissant aux élections.

Au moment du second tour, Jean-Marie Le Pen pourrait facilement s'en prendre au candidat de la droite républicaine qui demeure la grande rivale du Front National et, quoi qu'on en dise, de son électorat en rupture de ban. On se souvient de la déception que laissait percevoir son regard extatique le 21 avril 2002, à vingt heure, lors de l'annonce de l'affiche du second tour. Trop conscient de faire le jeu de son pire ennemi, Jacques Chirac, il était resté de marbre.

Hors de l'élection présidentielle, Jean-Marie Le Pen peut, en guise d'ultime éclat de sa vie politique, fragiliser à nouveau la légitimité du prochain Président de la République et permettre à un Front National, mis au service de sa fille, de venir sérieusement troubler le jeu des législatives. Pour le vieux combattant, cette perspective pourrait apparaître plus réjouissante qu'une élimination sans panache au premier tour, a fotiori si François Bayrou lui chipait la place du troisième homme.

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