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l'éternité plus un jour
24 juillet 2007

La libération des infirmières bulgares

L'homme à tout faire de l'Elysée a aussi une femme. Au coeur d'une nuit d'été, elle s'est muée en sésame pour une poignée d'infirmières bulgares qui croupissait depuis huit ans dans les geôles libyennes. Le couple présidentiel s'attache à "incarner la politique" tel que le réclame Henri Guaino, le conseiller spécial du Président de la République, dans une improbable interview au journal le Monde. Si les conseillers du Prince ont droit à la parole,....

La polémique n'a pas été longue à s'envenimer autour du rôle dévolu à la première dame de France. Après l'affaire de la carte bancaire, c'est encore les socialistes qui jouent les aigris à propos d'un statut de l'épouse du Président. François Hollande dénonce "les coups d'éclat permanents" du Président quand Pierre Moscovici s'en prend à l'opacité entourant son épouse. Force est de reconnaître que la tâche des opposants au Président de la République n'est pas aisée. Leur réaction en est même douloureusement pathétique alors que l'essentiel est atteint avec la liberté retrouvée de ces femmes et de cet homme qui, il y a une semaine encore, étaient condamnés à mort.

De fait, il est bien difficile de dénoncer "le coup politico-diplomatique" du chef de l'Etat français, alors que notre pays apparaît au premier rang des protagonistes de la solution apportée au sombre chantage ourdi par le chef de l'Etat Libyen. Le dénouement de cette affaire peut-il être apprécié autrement que comme un succès chargé de bénéfices pour la France et l'Europe?

Nicolas Sarkozy n'est pas le plus mauvais en matière de pragmatisme ou de realpolitik. Au delà de son aspect humanitaire, le dossier des infirmières Bulgares apparaissait clairement comme un élément tactique dans un rapport de force recherché par le colonel Kadhafi dans sa quête de respectabilité et de reconnaissance internationale. Si l'affaire a duré huit ans, il convient de constater que son dénouement intervient quelques semaines après l'élection de Nicolas Sarkozy. Lors de son intervention au soir de son élection, le 6 mai, il avait déclaré: "La France sera au côté des infirmières bulgares..." Sans esprit polémique mais simplement à titre d'information et pour satisfaire le besoin de transparence si bien invoqué par les détracteurs du Président de la République, on serait curieux de savoir la façon dont son prédécesseur s'était engagé sur ce dossier.

Il faut escompter que la France saura tirer parti de son implication dans ce dossier dès lors que la Libye attise la convoitise des Etats développés avec une politique d’assouplissement de sa réglementation en matière économique permettant l’incursion d'entreprises internationales. De même, notre pays reprend rang au sein de l'Europe. Le Président de la République a apparemment réussi à finaliser une démarche engagée depuis longtemps au niveau de la Commission européenne.

Car l'Union européenne sort également grandie de cette affaire sur laquelle elle semble avoir beaucoup travailler, sans doute d'une manière plus discrète que le président français. Quelques semaines après l'accord de ses membres sur un Traité simplifié qui redonne vie au principe communautaire, la liberté retrouvée des infirmières bulgares révèle son potentiel diplomatique et sa capacité d'agir à l'international dès lors qu'il s'appuie "sur l'incarnation de la responsabilité et la volonté politique dans un homme ou une assemblée" comme le réclame Henri Guaino. L'Union européenne dispose d'une marge de manoeuvre non négligeable qui ne demande qu'à être utilisée. C'est peut-être ainsi qu'il faut prendre l'idée d'un éventuel déplacement conjoint de Nicolas Sarkozy et du Premier ministre britannique, Gordon Brown, au Darfour tel qu'il a été évoqué vendredi dernier.

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