Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'éternité plus un jour
6 mars 2009

Valérie Pécresse en campagne

Je sors d'une de ses réunions publiques de fin de journées qui lui font sillonner l'Ile de France depuis des mois dans le duel de primaires qui l'oppose à Roger Karoutchi pour la tête de liste UMP des élections régionales de 2010.

La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche est une battante. Elle n'apparait pas affectée plus que ça par les misères que lui font ses enseignants chercheurs. La Sorbonne a été occupée aujourd'hui et le blocus des facs est de nouveau envisagé. Les syndicats étudiants demandent le retrait de la loi instaurant l'autonomie des universités. Mais ce soir, Valérie Pécresse est ailleurs. Devant une brochette de militants aux mines mâchées, dénués d'exigence et tassés dans la touffeur glauque d'une permanence de quartier, elle déroule son texte et dévide son argumentaire en faisant gesticuler son bras gauche en moulinet pour donner plus de vigueur à son propos. Elle le fait avec beaucoup de métier, une assurance certaine et pas mal d'enthousiasme, mais dans un registre convenu et facile qui me semble être à deux milles kilomètres de l'image de modernité et de fraîcheur qu'elle renvoie par ailleurs. C'est incroyable comme la dialectique éculée d'une campagne électorale se perpétuent si bien dans un registre étonnament binaire.

Comme de juste, l'adversaire est porteur de tous les maux (non pas Roger Karoutchi qui n'est pas mentionné, mais le Président de la Région). Il est plein de vice et ne comprend rien à rien. Son immobilisme est consternant quand il suffirait d'insuffler un dixième du dynamisme de Nicolas Sarkozy pour de l'Ile de France, une région capitale. Les socialistes n'ont rien compris. On va leur montrer de quoi nous sommes capables au mouvement populaire avec la certitude d'avoir raison là où l'adversaire a forcément tort. On fera mieux. L'Ile de France est à reconquérir. S'en suivent la litanie des thèmes de campagne rebattus: les transports, l'urbanisme, l'emploi,etc....Chacun d'eux a ses poncifs. Ils sont entrecoupés de bons mots ou d'anecdotes pour dérider, sur le dos de Jean-Paul Huchon et sa clique, un auditoire acquis qui n'aiment rient tant que lorsqu'on tape dur sur ceux d'en face.

En bonne professionnelle disciplinée, Valérie Précresse, reprend les tics et les usages déclamatoires qu'on aurait aimé laissé au passé et à la pratique désuète de ses aînés quand le progrès appelle un peu plus de finesse et d'originalité dans la défense de convictions ou d'une ambition. C'est un peu pathétique, mais c'est le jeu auquel la jeune ministre est aussi bien rompue que d'autres. Pour preuve son slogan de campagne: "changer c'est possible!".

Publicité
Publicité
Commentaires
l'éternité plus un jour
Publicité
Archives
Publicité