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l'éternité plus un jour
3 mai 2012

A défaut d''espoir, de la lucidité

Dans quelques jours le grand barnum de la présidentielle va cesser. Déjà la sélection du 1er tour a fait disparaître une série d’acteurs de second rang. Certains d’entre eux ne sont même pas sûrs de revenir dans 5 ans. Malgré les chaînes d’info en continue, Twiter, la présence des finalistes et leur posture inversée, on sent comme un parfum de lassitude et de renoncement. « Une élection sans illusion, une élection sans espérance » écrit Alain Duhamel. L’ambiance festive de Bercy, dimanche dernier, ou le rassemblement bluffant de la vraie fête du travail, mardi 1er mai, n’ont fait que simuler à la perfection un brin de passion dans cette effluve rancie d’un affrontement politique qui ne dit rien qui vaille, ni dans son résultat chiffré, ni dans son dénouement programmatique.

La crise aidant, la ferveur du peuple de France pour la politique serait à mettre au rang des accessoires d’une nostalgie où les déchirements idéologiques avaient encore un sens dans notre petit hexagone protecteur. Lorsque les familles se divisaient entre générations, le sens d’un vote portait un parfum d’insoumission, d’indignation ou d’exaltation, mai 1981, mai 1995, mai 2007. Il en va des années électorales comme des cuvées millésimées. Elles alternent le bon et le médiocre, le suave et l’amer, la grandeur et la rancœur.

Bien sûr il y a la crise ! Et c’est le constat le plus cruel qu’il convient de porter pour défendre irrémédiablement et sans un doute le choix lucide et droit de Nicolas Sarkozy ; cinq ans encore, cinq ans seulement. Au-delà de tous ses excès, avec son ardeur et cette liberté inédite de lui-même dans la fonction suprême qui en font à jamais une référence indélébile dans l’histoire de la République pour peu qu’on ait l’honnêteté de le reconnaître, Nicolas Sarkozy a peut-être gouverné notre pays comme personne n’aurait su le faire durant ces dernières années. Si son style a percuté et perturbé, c’est d’abord un monde convulsé de mille révoltes et d’autant de soubresauts qui a imprimé le tempo du pouvoir : « Dire la vérité aux Français, c'est leur dire que la crise n'est pas finie, que ses conséquences seront durables, que la France est trop engagée dans l'économie mondiale pour que l'on puisse penser un instant qu'elle pourrait être à l'abri des évènements qui sont en train de bouleverser le monde ». Alors, il n’y a plus de programmes, il n’y a plus de promesses – « Moi, Président, je…. » – indécentes et lénifiantes. Il y a juste l’ampleur d’une tâche commencée en 2008, quand Nicolas Sarkozy dessilla la vue de ses coreligionnaires du G20 et qui ne finira pas avec le choix hasardeux et risqué du 6 mai.

François Hollande se tient droit. Le culbuto aurait enfin trouvé sa rectitude, le temps d’une campagne offerts par les hasards de la vie. Cela suffira-t-il à chasser sa vraie nature ? A l’affranchir de son indécision transgressive dont ses amis escomptent beaucoup pour s’approprier les places. Non, la fonction présidentielle n’a rien de normal. Ce qui a fait hier l’exception d’une situation économique dévastatrice reviendra, plus fortement et plus brutalement demain. Dans ces cas extrêmes l’expérience vaut mieux que tout, a fortiori lorsqu’on l’accole au courage et à la vérité. François Hollande n’en a pas, si longtemps qu’il est resté éloigné des dossiers qu’en vérité il n’a jamais approché. Quoi que tente de masquer sa suffisance, il faut craindre qu’il se désagrège à devoir porter des espérances hors du temps. Depuis la crise, tous les Gouvernements ayant eu à subir le sort des urnes ont été reniés, chassés, balayés, pulvérisés. Or à chaque fois, ils ont été remplacés par plus  rigoureux et meilleurs gestionnaires en raison d’une réalité économique qui n’offre plus aucune marge de manœuvre dans les vieux pays de cette vieille Europe. l'ancien chef du Parti socialiste serait alors le seul à aller en sens contraire, au risque de jeter notre pays dans le chaos. Y aura-t-il, d’ici au 6 mai un éclair de lucidité transcendant le peuple de France ?

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